Le jury reconnaît l’apport durable de Paul Mathieson à la longue tradition figurative occidentale.
Les membres du jury , Toby Bruce, Hannah Claus and Francois Morelli, saluent ce résident de Kingston pour ses nombreux apports au tissu culturel du Nouveau-Brunswick.
Bien qu’ancrée dans le contexte local, son œuvre évoque la condition humaniste de l’aliénation et de l’isolement dans un contexte universel. La complexité structurée de ses compositions et le caractère théâtral et interprétatif de ses récits distinguent son travail à une époque où la nature même de la peinture est mise en doute.
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Le regard pénétrant que Paul Mathieson jette sur son milieu immédiat se traduit par une perspective imaginaire de la société. L’œuvre, qui acquiert ainsi une résonance contemporaine troublante, pose des questions, sans tenter d’apporter de réponse.
L’artiste explique ainsi sa vision : « Mes peintures, comme la vie, ne sont pas un feuilleton où les problèmes trouvent une solution en une demi-heure. » En trente années d’enseignement au secondaire, dans le réseau public, Paul Mathieson a influencé plusieurs générations. Aujourd’hui, c’est dans le cadre de projets avec les jeunes et la communauté qu’il continue de le faire.
En décernant le prix Strathbutler à Paul Mathieson, le jury reconnaît la vitalité et l’importance d’une œuvre qui résiste aux contraintes temporelles et spatiales.
« JE ME VOIS COMME UN CHANTEUR ET UN DANSEUR DES ARTS VISUELS TEINTÉ DE NUANCES INFINIES »
L’art ne se crée pas dans un vide mental. Il est façonné par tout ce qui le précède et par le monde et l’époque où vit l’artiste. En absorbant ces influences et en les surmultipliant, l’artiste crée alors quelque chose de nouveau. Pour moi, ces influences ont été considérables. Elles se constituent d’un ensemble de mouvements et d’œuvres artistiques, du préimpressionnisme aux œuvres du 20e siècle de grands peintres comme Manet, Picasso, Beckmann, Kitaj et Fischl. Ces influences sont à leur tour devenues miennes et se sont intégrées à ma vision contemporaine du monde.
Je peins des images qui reflètent quelque aspect de la condition humaine. Mon corpus d’œuvres se déploie autour de ce concept qui m’a toujours intéressé. Je puise mon inspiration dans la « ville » et les complexités de la vie urbaine, notamment les villes des Maritimes et en particulier Saint John, au Nouveau-Brunswick. Les caractéristiques physiques de mes œuvres découlent d’ailleurs des dessins que je fais de ces paysages urbains et que, souvent, je modifie pour respecter la composition du tableau. Cela dit, ma peinture va au-delà de ce scénario et traduit une universalité qui représente la condition urbaine. L’expérience humaine englobe un vaste éventail d’émotions, positives et négatives. Ce sont des qualités, composées de petits fragments formant un tout, que mon travail traduit à divers degrés.
Nous vivons dans un monde de références iconiques. Nous sommes entourés des signes et des symboles que nous créons et qui nous font réagir de différentes manières. Certains sont évidents, d’autres plus vagues. C’est ce flou qui reflète peut-être un certain aspect de la condition humaine et qui, éventuellement, arrive à une sorte de vérité. Mes peintures, comme la vie, ne sont pas un feuilleton où les problèmes trouvent une solution en une demi-heure.
Je pense que mon œuvre n’a jamais cessé d’évoluer à travers chaque série successive. Elle s’inscrit dans un véritable voyage, non prévu sans être non informé, où j’ai essayé, à chaque étape, de bâtir sur les fondations du passé. Au fur et à mesure de l’évolution de mon travail, je pense que ma technique a gagné en sophistication, reflétant ainsi la complexité croissante de mes idées.